LE CONFÉRENCIER :
Marcello Vitali Rosati est professeur agrégé de littérature et culture numérique au Département des littératures de langue française de l’Université de Montréal depuis 2012. Il est également titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les écritures numériques.
RÉSUMÉ DE LA CONFÉRENCE :
À l’époque de la « post-vérité » et des « faits alternatifs », on peut – et on doit – se demander : que fait autorité dans l’espace numérique ? Quels sont les dispositifs qui donnent du poids à une affirmation ou à une information ? On a souvent affirmé qu’Internet est un lieu d’émancipation de l’autorité. « Tout le monde » peut parler, il n’y a plus de pouvoirs forts, il n’y a plus d’autorité, la collectivité a le dernier mot, il n’y a plus d’auteurs. Mais une analyse plus attentive nous montre que cela est loin d’être vrai. Internet n’est pas un lieu déstructuré et non réglé, il est tout simplement caractérisé par des structures différentes. Dans le cadre de ces structures émergent de nouveaux dispositifs de production de l’autorité. Identifier et étudier ces dispositifs est essentiel pour comprendre les enjeux politiques de l’environnement numérique et en particulier pour essayer d’identifier des espaces « publics » où les régimes de vérité soient acceptables pour des sociétés démocratiques.