Nous notons une littérature naissante qui s’inspire des approches réglementaires environnementales existantes pour proposer des solutions aux problèmes de la vie privée. La littérature sur l’éco-vie privée partage un ensemble de préoccupations de base avec l’analyse des communs environnementaux. Par exemple, Dennis Hirsch compare le spam à la pollution, suggérant que la vie privée est sujette à une tragédie des communs. Michael Froomkin utilise une caractérisation similaire : « De nombreuses activités de collecte de données de masse, en particulier celles qui ont lieu dans ou à travers des espaces publics, peuvent être utilement comparées à la pollution de la sphère privée. » Eben Moglen note que « [la surveillance] n’est ni la première, ni la dernière, ni la plus grave des diverses formes de crise environnementale provoquées au cours des deux derniers siècles par la surenchère industrielle. » Cette littérature a l’avantage de s’appuyer sur une tradition réglementaire riche et réussie, qui a résolu certains des problèmes en mettant en oeuvre des changements à faible coût. En tant que tel, le cadre normatif environnemental fournit donc un solide ensemble d’analogies pour créer et maintenir des coalitions politiques en vue de résoudre des problèmes de la vie privée, notamment ceux liés aux enjeux collectifs. Alors que l’exemple du droit de l’environnement suggère une régulation pour résoudre les problèmes d’action collective, nous suggérerons finalement des outils qui seraient mis à disposition de la collectivité pour soutenir la coopération. Au lieu de suivre une approche pigouvienne consistant à rechercher une intervention du gouvernement pour taxer ou sanctionner les comportements institutionnels, nous suivrons la tradition de Coase et Ostrom, et exploiterons la littérature économique et civiliste pour dégager des outils que les groupes, eux-mêmes, peuvent utiliser pour préserver la la vie privée.