Dans notre régime libéral, les élections et la représentation politique semblent renvoyer à l’idée de démocratie. Pourtant, dans l’histoire de la pensée politique et des luttes sociales, la démocratie a souvent été une force qui s’opposait aux élites monarchistes ou aristocratiques, y compris à l’«aristocratie élue» (les parlementaires). Ainsi entendue, la démocratie est non seulement incompatible avec la représentation politique, mais elle en est même l’ennemi philosophique et politique. Pour illustrer cette tension ou ce conflit, il convient d’effectuer un retour à l’époque de la fondation des régimes parlementaires modernes, ainsi que de rappeler la logique politique de quelques conflits récents, par exemple le «Printemps érable» qui a soulevé de vifs débats au sujet de l’idéal démocratique.