Par inflation normative il faut sans doute entendre une généralisation de la notion d’inflation législative, qui est définie comme l’accroissement du nombre et de la longueur des lois et, plus généralement, du droit. Comme pour l’inflation monétaire, Carbonnier estime que « la surabondance des signes entraîne leur dévaluation ». S’agit-il d’une maladie bénigne ou est-ce le symptôme d’une pathologie systémique de l’État ? Dans ce débat, il est utile de rappeler le titre du livre de Sassier, Philippe et Dominique Lansoy : Ubu loi – Trop de lois tue la loi !(Paris, Fayard, 2008).
Pour examiner le phénomène, il faut, d’abord, se faire une idée de son ampleur et se demander s’il est spécifique à notre époque ou était déjà connu auparavant. Ensuite, Il faudra s’interroger sur les effets qu’il provoquerait et sur leur caractère bénigne ou néfaste et, de même, voir s’ils se déclareraient uniformément à travers le droit ou dans certains secteurs plus que dans d’autres.
Si tant est que l’inflation normative provoque des effets pernicieux qui doivent retenir l’attention, il faut en établir l’origine ou la cause et, dans un deuxième temps, s’interroger sur des remèdes qui ont été essayés ou qui pourraient l’être.